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Pinguïnos 2010

Rdv chez moi à coté de Béziers à 9h du mat. Marcel était à l'heure. J'avais mis ma moto dehors, prête à partir. 2 coups de kick et c'est parti mon kiki, direction Pinguinos 2010 à Valladolid, environ 1000 bornes en évitant la plupart du temps les autoroutes. Quelques degrés en dessous de 0°, mais sec.

Avant Perpignan, ça commençait à bruiner, qq kilomètres plus loin, à pleuvoir et après il y avait qq flocons de neige qui se rajoutaient, ça y est l'hivernale est bien là ! On avait mis les combinaisons de pluie par dessus nos doubles blousons et les autres protections contre le vent glacial. Mon shovel 1974 marchait très bien, à part qq fois un cylindre n'avait pas d'étincelle à cause de toute cette eau, mais après avoir acheté dans une station service une bombe W40, ça allait nettement mieux.


 
 
 

Le shovel 1966 de Marcel marchait pas mal, surtout qu'il avait le side en plus. Sauf dans les côtes en 3ème au taquet, ça lui vidé la cuve de son carbu, donc petites galères pour la faire reprendre par moment et des fois quasiment arrêté. Arrivé en Espagne on espérait trouver un temps moins maussade, mais rien du tout, la pluie était bel et bien toujours présente et en grande quantités. Par le haut des blousons, le col, ça commençait à mouiller le torse pour arriver finalement au zizi. Les pieds n'étaient pas mieux, malgré la forte couche de graisse appliquée la veille à la maison. A chaque arrêt ça faisait en marchant un bruit d'une éponge qui se fait essorer. Enfin, ce n'est pas grave on continu. Le plein était fait de nouveau et en route. 1 coup de kick et ma merveille revenait à la vie. Je me retourne pour voir Marcel et la signe OK, mais pourquoi il regardait en bas ? P*&tain, sa pédale de kick cassé net ! Pas de panique, on pousse et voilà, reparti sur la route. Apres plus de 500 bornes on avait plein le cul (cas de le dire) de cette pluie et contre nos principes et avec 1 kick cassé on a trouvé un petit hotel au bord de la route à 60km avant Saragosse pour dormir, mais surtout pour essayer de sécher un nos affaires. Super, mais vu qu'on était les seul dans l'hôtel, il n'y avait pas de chauffage allumé dans les chambres. Séchage raté. Le lendemain Marcel sort en premier dehors pour charger sa moto avec ses affaires. En revenant dans la chambre il me dit : tu vas pas me croire, il ne pleut plus, les routes sont sèches et il fait doux ( ?!).

C'est sur, à l'abri des motos il faisait environ 3°… mais en sortant de l'abri il y avait un vent impressionnant et la température -4, mais la route était sèche, donc partons pour journée N°2 avec les affaires mouillé direction Saragosse. Dans la zone industrielle nous avons trouvé un entreprise de métallurgie. Par chance il y avait un Français qui bossait là depuis des années pour nous comprendre et à pu nous refaire l'axe de pédale de kick par sympathie, car le reste de l'entreprise étaient vraiment froid et n'avait pas envie de le faire, avec l'excuse qu'ils n'avaient rien pour souder . Un quart d'heure plus tard on était sur la route de nouveau.

Sur le plateau, en traversant la sierra Navarra j'ai rencontré un vent glacial latéral d'une puissance jamais vécu en moto au paravent. Couché vers la droite en roulent à env 45°, à la limite d'être éjecté de la route, avec le vent qui passait sous le casque et visière et ça pendent 4 heures d'affilait, c'est très fatiguant, la tête rouge comme une tomate, mais au moins pas de pluie ! Par contre, par moment on a été gâté par la grêle, la neige poudreuse et comme dans les westerns, des touffes des buissons/herbes qui traversaient la route. Le plus dangereux c'était les camions qui venaient de partir de leur dépôt. En étant stationné il y avait de la glace qui c'était formé sur les bâches de leur remorque. En roulent il y avait des plaques de glace qui se décrochait du haut pour s'envoler et s'écraser 20 mètres en arrière… Je peux dire qu'il y en avait des camions, des centaines!

On commençait à rencontrer d'autres motards, signe qu'on approchait. Dans l'après midi, 10 km avant Valladolid le shovel de Marcel pissait sérieusement et anormalement d'huile. Apres vérification sur un parking à plein air et caché derrière un semi stationné, pour s'abrité du vent violent, on s'est aperçu que la ligne de retour d'huile sur sa pompe S&$ était cassé net et à ras de la pompe… Heureusement on avait trouvé rapidement un magasin moto à 300mètres, coup de bol. Il avait une pièce qui pouvait faire affaire avec quelques modifs + un bout de durite et nous étions sauvés pour faire les 20 derniers kilomètres. Surprise, à Valladolid en plein centre ville, la moto de Marcel s'arrête net. Problème d'allumage, on la pousse sur le trottoir pour pas se faire écraser et on constate que la bougie donne un faible étincelle, alors on change le condensateur avec un autre qu'il avait d'occase en réserve. Coup de kick et on repart, surtout qu'il restait que quelques kilomètres pour commencer la fête ! 500 mètres plus loin rebelote. Marcel est prêt à sortir la hache pour couper son early en deux, mais arrive à se métriser. Cette fois-ci je lui donne un condensateur neuf de mon « sog-stock » et elle pette les feux de dieu à nouveau. Entre temps le « nez » de son side s'est fissuré et en attendent de le faire souder le lendemain on l'attache avec quelques planches et tendeurs. Allez, les dernières bornes et nous voila sur le terrain des Pinguinos… enfin. On monte la tente dans la nuit sous une faible lumière des projecteurs qui sont plus loin. Une fois notre villa de fortune prête, on s'est approché à des stand de bouffe et boissons… que la fête commence. Il y avait foule partout, impressionnant de voir autant de motards et motos avec un froid pareille. Il y avait 4 grand tentes d'environ 200m² avec leur propre sono de plusieurs milliers des watts dans un petit périmètre, quel bordel, 10x pire qu'à la fête foraine. Vers 3 heures du mat j'étais naze de la journée, le vent, le froid et le bruit. Au lit avec -7° et la musique a fond jusqu'à environ 7 heures du mat, sans oublié les tarés qui démarrai leur japonaise pour la faire hurler a 16000 tr/m en coupent le contact par moment pour faire des explosions et ça toute les 10 minutes durant la nuit jusqu'au petit matin. Vers 7.30 enfin la paix, enfin presque. Just à coté de notre tente dans une autre petite tente j'entend : si.i.i.i, si.i.i.i.i, comme une vieille porte qui grince et ensuite plus lubrifié : si,SI,SI…, la salope, elle se faisait tiré comme une bête!

Jour 3

Début de l'après-midi on se met en route pour trouver un soudeur, mais les espagnols commencent qu'à 16h. Bon idée, on va attendre au bar du coin. On trouve un pub superbe et on s'installe. OOOhh de la bonne bière blanche ! 1, 2,3,4 et âpres j'ai perdu le compte… et l'envie de trouver un soudeur. Quand la nuit commençait à tomber, presque aussi vite que la température, on décide de retourner à la fête des Pinguinos. 1 coup de kick et nos braves bêtes étaient prêts à repartir. Un burn devant le bar et en route. Arrivé sur le terrain, près de la tente, il y avait un grand bourbier des jours avant, donc tout le monde faisait le tour. Pas moi, je voyais les traces gelé et tout le courage que j'ai pris au bar j'ai foncé dedans… 5 mètres, ensuit je pouvais descendre sans mettre la béquille. Planté jusqu'aux axes des roues. Un instant plus tard j'étais tiré et poussé par d'autres motards au sec. Quand je me suis retourné j'ai vu Marcel suivre mes traces et se planté avec le side 2 mètres derrière moi, seulement avec la boue entre les poulies, son courroie s'est cassé net. En plus les disques d'embrayage s'étaient remplis de la boue et flotte. Plutôt envie de faire la fête et non se mettre à la mécanique avec -10, on a posé les motos à côté de notre tente, avec l'idée que demain il y avait un autre jour. On a rencontré d'autres motards de côté de Toulon et on a gouté des spécialités de la région de Valladolid toujours dans une ambiance très appréciable. Vers minuit, à ma surprise, il y avait un striptease sur le grand podium, toujours a -10… Une fois nue, elle n'est pas restée longtemps sur les planches!

Jour 4

On se lève dans notre tente glacée pour voir un peu les dégâts de la veille. Les motos ressemblaient plutôt à des motos de cross qu'a autre chose. J'avais une courroie de rechange pour Marcel et une grosse douille pour défaire la poulie de devant. Ca évite de décaler la boite etc. pour la remettre en place. 10 minutes plus tard c'était fait, seulement avec le froid l'embrayage a sec de Marcel s'était transformé en gros glaçon avec de la boue mélangée entre les disques. Comment faire ? Marcel est allé piquer un gros morceau de bois en flamme du feu de camp du voisin et l'a mis sous la cloche d'embrayage. Effectivement, ça commençait à fondre, une sorte de diarrhée coulait sur le sol. Avec le moteur en marche, l'embrayage avait retrouvé sa liberté dans les 5 minutes qui ont suivi. L'heure suivant on avait replié la tente et attaché nos affaires congelé sur les motos, prêt pour le retour. A la sortie du site, les organisateurs alignés nous saluaient gracieusement pour nous souhaiter du courage pour le retour. Une bonne centaine de kilomètres avant Soria, Marcel me fait signe de s'arrêter. Il entendait un bruit anormal autour d'un cylindre. On pensait que s'était un joint d'échappement, donc rien de bien grave. Même pas 10 minutes plus tard on s'arrête de nouveau et on constate que c'est le joint de culasse du cylindre arrière qui c'était barré. On a les boules, fin du voyage à 600 km avant la fin… On décide de insister jusqu'à Soria, 100 bornes plus loin, car c'est une ville de moyenne taille, plus facile pour trouver un hôtel, de quoi manger et ensuite s'organiser pour un moyen de ramener le tout en France. Finalement, après qq écheques et tentatives par téléphone on est tombé sur David de Perpignan. Sans hésiter il s'est libéré de son boulot, loué un fourgon et s'est mis en route. Seul hic : c'était un fourgon 3 places et il est venu avec son pote Bruno… donc ça faisait 4…

Jour 5

Une fois tout chargé, on a laissé une petite longueur/ largeur entre les motos, les sacs et le side, pour s'allonger à tour de rôle pour celui qui le souhaité. Personne n'avait vraiment envie, donc je me suis porté volontaire. C'est vrai que ce n'était pas top derrière, car il y avait peu de place, ça puait l'essence et il n'y avait pas de vitres, mais enfin, pas le choix. A la dernière station service en Espagne on s'est arrêté pour faire le plein de nouveau. David était un peu fatigue et prix ma place derrière pour s'allonger. On arrivait à la frontière sans penser qu'on pourrait se faire arrêter… eh bien, faut ! le douanier nous fait signe de se serrer pour un contrôle. On commençait à avoir chaud à grande vitesse. Une fois la vitre ouverte, le douanier dit ; Pinguinos ? Et nous ; si, si, Pinguinos ! Lui à son tour : ouvrez derrière ! *_=§%^^§ ! A basse voix on dit à Bruno d'ouvrir les portes de derrière, pas la latérale, si non il tomberait directement nez à nez sur David qui se cachait entre le souque derrière. On s'attendait au pire. Le douanier regardait vite fait et disait ; c'est bon, roulez. Ouf, on a eu chaud, il n'avait pas vu David par terre sous une couverture entre les motos. Ca aurait pu terminer différemment, surtout qu'il avait oublié de prendre ces papiers… A Perpignan on a posé Bruno. David a continué avec nous jusqu'à ma maison côté de Béziers et est reparti à Perpignan, une fois tout déchargé. Il était entre temps 4 heures du mat. Il avait promis de rendre le fourgon avant 9 heures.

Un grand merci a David & Bruno, c'est parfois bien de ne pas être seul « in the middle of nowhere ».

Pour l'expérience et l'aventure c'était une sortie à faire, peut être pas forcement à refaire… Par moment on se demande si on pas suicidaire d'être sur deux roues avec un temps pareille.

Bonne route!
  Cas

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